II – LES HANDICAPS PHYSIQUES

A Handicaps sensoriels

La déficience sensorielle affecte les sens de l’enfant. Les deux déficiences les plus courantes sont la déficience auditive et la déficience visuelle.

• la surdité
la surdité de l’enfant touche chaque année près de huit cent enfants à la naissance (haute autorité de la santé, Evaluation du dépistage néonatal systématique de la surdité permanente bilatérale , janvier 2007) . Cette surdité a toujours des conséquences sur l’acquisition du langage. Pour un enfant entendant, la mise en place de la communication orale se fait naturellement, par imprégnation des paroles qu’il entend prononcer autour de lui. L’enfant sourd ou malentendant va devoir créer d’autres stratégies pour communiquer, en utilisant les sens fonctionnels à sa disposition. Plus que tout autre enfant, c’est son corps qui être son premier moyen de communication : pleurs, sourires, mimiques et gestes vont remplacer ou accompagner un langage déficient. De même, sa vue mais aussi son toucher, son sens de vibrations, son odorat et sa capacité auditive, même réduite, vont lui servir pour observer, explorer, comprendre son environnement et développer son envie de communiquer.
Les premières années de vie de l’enfant sont capitales pour son épanouissement affectif, social, psychologique et intellectuel. L’assistante maternelle ou familiale qui accueille un jeune enfant malentendant devra, plus que tout autre, adapter son comportement aux spécificités de celui-ci. En trouvant de façon spontanée des moyens d’entrer en relation avec lui, elle privilégiera la communication dans toutes les circonstances de la vie quotidienne. Parler face à face l’enfant malgré sa déficience et utiliser objets, gestes, images et photos pour accompagner la parole faciliteront une compréhension mutuelle. Ce seront les meilleurs moyens d’éveiller les compétences du jeunes enfant et de préparer ses acquisitions futures.




• Handicap visuel
Le handicap visuel concerne les enfants atteints de cécité ou malvoyants dont l’acuité visuelle est inférieur à 4/10e après correction.
La vue est un des sens les plus sollicités. A l’origine des premières échanges affectifs entre mère et nouveau-né, la vue a un rôle important dans les premiers actes de communication de l’enfant. Elle permet au jeune enfant d’obtenir de multiples informations sur son environnement, son entourage et son propre corps. C’est également une source de sollicitations qui va développer curiosité, envie de découverte de l’environnement et d’apprentissage.
Le jeune enfant malvoyant va être privé de cet outil si utile à son développement corporel, social et affectif. Son développement psychomoteur va être plus lent que celui de l’enfant normal. L’espace qui l’entoure l’inquiète plus qu’il ne l’attire. Il marche plus tard, vers 22 mois à 25 mois. Le langage apparaît aussi, généralement de façon tardive. Là encore, ce sont les autres qui vont prendre le relais. L’ouïe, le toucher, l’odorat et ses capacités visuelles limitées (ombres, couleurs, formes) vont lui permettre de découvrir peu à peu son environnement, le sécuriser et l’aider à communiquer et à échanger avec son entourage.
L’assistante maternelle prenant en charge cet enfant va, elle aussi, devoir s’adapter. Elle aura tout d’abord à s’informer des capacités et incapacités réelles de l’enfant afin d’ajuster au mieux son attitude et l’environnement qui accueillera le jeune enfant. En fonction de l’âge de l’enfant il conviendra de veiller tout particulièrement à mettre à disposition un espace suffisamment sécurisé et sécurisant : espaces dégagés et absence d’obstacles, logement lumineux et couleurs vives.
La petite enfance est une période d’apprentissage essentielle. Permettre à l’enfant de toucher les différents objets, accompagner ses mouvements, le solliciter plus qu’un autre, mettre des mots sur ce qui l’entoure, l’aider à se déplacer dans l’espace lui permettant de s’épanouir et de gagner en autonomie en compensant au mieux son handicap.