alimentation

J’accueille actuellement deux nourrissons. Les parents du plus jeune d’entre eux, avec qui e viens de commencer à travailler, me demandent de lui donner des biberons de lait hypoallergénique et de ne pas commencer l’introduction d’autres aliments avant ses six mois. Nous n’avons pas procédé de la même manière avec l’autre enfant que j’accueille et qui aujourd’hui a dix huit mois. Qu’en est-il exactement ?

Les règles de diététique évoluent et ce sont les connaissances et la recherche qui permettent d’améliorer les pratiques.
Les études actuelles montrent en effet que l’introduction trop précoce d’aliments augmente le risque de voir apparaître des pathologies allergiques comme l’allergie alimentaire ou l’eczéma. On considère que ce risque est multiplié par deux à quatre fois si on introduit d’autres aliments que le lait avant l’âge de quatre mois.
Il convient également d’adapter l’alimentation aux capacités digestives de l’enfant. Il faut savoir que le lait maternel ou les laits infantiles apportent à l’enfant l’essentiel des nutriments dont ils ont besoin jusqu’à quatre à six mois,sauf en ce qui concerne la vitamine D qui est donnée en complément. Réduire la quantité de lait au profit d’autres aliments trop tôt entraîne souvent une carence de certains nutriments. On retrouve principalement des carences en calcium, en fer, en acides gras essentiels. Par ailleurs, on observe souvent un apport trop important en protéines fourni par l’excès de consommation de viande, de poisson ou d’œuf. On estime à 10g/jour l’apport de sécurité nécessaire à l’enfant jusqu’à deux ans.
Les légumes, les fruits et la viande peuvent donc être introduits à partir de six mois. Les aliments réputés allergisants, comme le kiwi ou l’œuf par exemple, seront proposés vers neuf/douze mois.
Concernant les laits, le hypoallergique est un lait généralement prescrit pour éviter les risques allergiques chez les nourrissons dont l’un des membres de la famille présente déjà u ne allergie, ou parfois tout simplement pour faire suite à un allaitement maternel. S’il n’y a pas de risque allergique, c’est un lait deuxième âge qui sera ensuite utilisé. Ces laits sont adaptés aux besoins de l’enfant, couvrent les apports en fer, en calcium et en acides gras essentiels et sont préconisés jusqu’à un an. Après quoi, il est conseillé de prendre un lait de croissance jusqu’à l’âge de trois ans. Il n’est pas rare encore de voir des diversifications trop précoces, soit parce que les gens ont hâte de faire grandir les enfants ou parce que l’environnement culturel et familial influence les pratiques.
Il est préférable aujourd’hui de commencer vers six mois et en tout cas pas avant quatre mois.