La petite enfance est une étape importante dans la formation des préférences alimentaires .
Lors d’un colloque organisé par l’institut national de la recherche agronomique (INRA) le 22 octobre 2008, a été mis en évidence le rôle de la petite enfance dans l’acquisition des comportements alimentaires. Le goût se forme dès le plus jeune âge et aura une influence sur les habitudes alimentaires de l’adulte.
D’après Mme Sylvie Issanchou, responsable de l’équipe « Perception sensorielle et comportement du consommateur » à l’INRA, les préferences alimentaires sont déjà bien établies à 2-3 ans.
La variété de l’alimentation de la mère est déjà perçue par le fœtus via le liquide amniotique ; elle va également influencer le goût du lait maternel.
Ainsi les enfants qui ont été allaités plus longtemps auront des préférences alimentaires plus stables et consommeront une plus grande variétés d’aliments, notamment des légumes. L’introduction de saveurs variées dès la diversification de l’alimentation – vers 6 mois – permet par la suite une plus grande acceptation des aliments nouveaux.
Le goût apparaît comme un guide qui permet au mangeur de choisir ses aliments et sa consommation en fonction de ses besoins nutritionnels : les nouveaux-nés acceptent ainsi mieux le sucré – significatif des aliments riches en énergie- et rejettent l’amer.
Ces préférences évoluent au cours de l’enfance et de l’adolescence. Les légumes et les fruits sont mieux acceptés lorsque l’enfant grandit, alors que les féculents et les viandes sont délaissés par les adolescentes.
Selon M. Pascal Schlich, chercheur à l’INRA, « l’éducation sensorielle, qui doit commencer dés le plus jeune âge, favorise un meilleur comportement alimentaire ». Pour lui, l’acquisition d’un comportement alimentaire adapté passe avant tout par le plaisir : « il faut leur apprendre à aimer les fruits et légumes … mais le plus tôt possible »