I) QU’EST-CE QUE LE HANDICAP ?

• L’adjectif « handicapé » fait souvent peur. Lorsque celui-ci est associé à l’enfant, il renvoie crainte et appréhension à la professionnelle chargée de son accueil. Pourtant, accueillir un enfant handicapé, c’est avant tout prendre en charge un enfant ; une tâche que les assistantes maternelles et familiales connaissent bien

Les enfants sont tous différents et le handicap est une différence parmi d’autres. Comme tout enfant, l’enfant handicapé peut être confié à une assistante maternelle ou, sur des temps différents, à une assistante familiale.
Ses difficultés particulières ne signifient pas qu’il nécessitera systématiquement un accompagnement plus contraignant et que son accueil monopolisera plus de temps. D’autres enfants peuvent être plus difficiles à accueillir que les enfants handicapés.
Une meilleure connaissance de la notion de handicap et de ces enfants « différents » lèvera sans doute une partie des appréhensions de l’assistante maternelle et familiale. Mieux comprendre leurs difficultés et leurs besoins permettra à l’assistante maternelle ou familiale de s’engager en connaissance de cause et d’appuyer sa pratique sans doute une personnalité singulière et souvent attachante. Il suffira enfin d’un sourire pour occulter une étiquette lourde à porter pour l’enfant et son entourage, dissiper toute crainte et découvrir, avant toute chose, un enfant.

« La main dans le chapeau », en anglais « hand in cap » : cette expression désignait à l’origine un jeu de hasard puis fut utilisée pour marquer le désavantage dont étaient dotés les meilleurs chevaux de course, afin d’égaliser les chances des plus faibles. Paradoxalement, ce terme s’applique désormais aux personnes confrontées à des incapacités et ayant besoin de mesures de compensation.
Les définitions du handicap ont constamment évolué dans le temps jusqu’à ce que la classification internationale des handicaps proposée par l’Organisation de la santé (OMS) le définisse comme la rencontre mettant plus l’accent uniquement sur les seuls problèmes fonctionnels de la personne handicapée, elle prend en compte les conséquences qu’ils entraînent pour la personne dans l’environnement dans lequel elle vit. Les désavantages produits par une déficience sont différents selon l’âge de l’enfant : une déficience motrice ou intellectuel n’aura pas les mêmes implications sur la prise en charge d’un nouveau né ou d’un enfant de trois ans.

• Une définition inscrite dans la loi

La loi du 11 février 2005 portant sur l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, définit le handicap comme « toute limitation d’activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d’une altération substantielle durable ou définitive d’une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d’un polyhandicap ou d’un trouble de santé équivalent »( article L.114 du code de l’action sociale et des familles issu de la loi n°2005-102 du 11 février 2005 pour l’égalité des droits, et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, journal officiel du 12 février 2005 p.2353).
En ajoutant « la personne handicapée a droit à la compensation des conséquences de son handicap quels que soient l’origine et la nature de sa déficience, son âge ou son mode de vie », la loi astreint également la collectivité à une obligation d’aide afin de permettre à la personne handicapée et à son entourage de faire face aux conséquences du handicap (article L.114-1-1 du code de l’action sociale et des familles)






























• ENVIRON 2% DES ENFANTS SONT PORTEURS DE HANDICAP
La plupart des enquêtes épidémiologiques concluent à une prévalence des handicaps chez l’enfant autour de 2% ( enfant âgé de 0 à 19 ans ; Centre technique national d’études et de recherches sur les handicaps et les inadaptations (CTNERHI) Le handicap en chiffres, février 2004.)
les causes de ce handicap peuvent être accidentelles ou constitutionnelles (malformation cérébrale, affection métabolique, aberration chromosomique, maladie génétique). 30% des handicaps demeurent néanmoins sans origine connue. La plupart des déficiences trouvent leurs origines avant la naissance de l’enfant ou dans les quelques semaines qui suivent. Le handicap de l’enfant peut cependant se révéler plus tardivement, par exemple à la suite de la confrontation de l’enfant avec des enfants du même âge, notamment dans les cas de perturbations psychopathologiques.
Les professionnels de la petite enfance risquent donc d’être les premiers à détecter certains troubles et ils sont alors confrontés à la douloureuse nécessité de sensibiliser les parents sur les difficultés de l’enfant (voir encadré à la fin de ce dossier handicap). D’origine physiologique ou neuropsychologique, le handicap peut prendre plusieurs formes.