IV – SE FAIRE ACCOMPAGNER

Assistante maternelle accueillant un enfant confié directement par la famille, assistante familiale prenant en charge un enfant placé par une institution, chacune peut avoir besoin de mieux comprendre les particularités de l’enfant accueilli, d’obtenir des réponses et des solutions à des difficultés rencontrées ou tout simplement d’échanger sur son vécu auprès de cet enfant « différent ». Selon les conditions d’emploi , les interlocuteurs peuvent être différents.

A- PARENTS

L’annonce du handicap de leur enfant est toujours vécue comme un traumatisme par les parents. Entre culpabilité et impuissance, accepter et reconnaître le handicap est une démarche longue et douloureuse pour les familles. L’assistante maternelle ou familiale intervenant durant les premières années de la vie de l’enfant risque d’être confrontée à des parents en détresse. Réussir à confier son enfant, occasionnellement pour prendre le temps de souffler, ou plus régulièrement dans le cadre de la reprise d’une activité professionnelle, est déjà un pas vers la reprise d’une vie normale pour ces familles. Le rôle de l’assistante maternelle est de s’occuper de l’enfant, en tenant compte bien sûr de ses difficultés, mais non de prendre en charge le handicap : cela incombe aux psychologues, médecins, éducateurs, et autres spécialistes. En restant dans sa fonction, l’assistante maternelle s’appuie sur son savoir faire et répond aux attentes des parents : savoir leur enfant épanoui et en sécurité auprès d’une professionnelle, mais aussi reconnaître leur enfant en tant que tel.
Une attention particulière doit être portée à la préparation de l’accueil. Si l’assistante maternelle n’a pas besoin de connaître le dossier médical de l’enfant ni le diagnostic exact de la maladie, il est important qu’elle ait connaissance des besoins spécifiques de l’enfant notamment ceux ayant une incidence sur sa santé, sa sécurité. Elle doit être en mesure d’estimer sa capacité de prendre en charge l’enfant : mieux vaut un refus immédiat qu’une interruption de l’accueil plus tardive qui sera vécue comme un échec supplémentaire pour la famille et l’enfant.
Employeurs ou non, les parents sont toujours les détenteurs de l’histoire de l’enfant. Ils ont un savoir et une connaissance de leur enfant qu’il est important de prendre en compte. Leur demander conseils et aide, c’est valoriser la connaissance qu’ils ont de leur enfant.

B – SOUTIENS EXTERIEURS

Si les assistantes familiales peuvent également compter sur l’aide des professionnels et les ressources internes, de l’institution qui les emploie ou à l’origine du placement, les assistantes maternelles employées par des particuliers sont en général plus démunies.
Le principal soutien de l’assistante maternelle dans l’accueil d’un enfant handicapé est le service de la protection maternelle et infantile (PMI) de son département. Médecins et puéricultrices sont à même d’apporter conseils et assistance, de répondre aux interrogations et d’aides à la préparation de la prise en charge de l’enfant. Certains départements et services de la PMI peuvent organiser des actions de soutien ou de formation à l’intention des assistantes maternelles accueillant ou envisageant d’accueillir de jeunes enfants porteurs de handicap.
D’autres structures peuvent également apporter leur soutien, directement ou par l’intermédiaire des parents, orienter ou répondre aux questions de l’assistante maternelle :
• Les centres d’action médico-sociale précoce (CAMSP) sont un lieu de prévention, de dépistage et de prise en charge d’enfants handicapés de la naissance jusqu’à l’âge de six ans. Par un accompagnement éducatif, ils peuvent assurer une aide à l’accueil de l’enfant chez les assistantes maternelles
• Les services d’éducation spéciale et de soins à domicile (SESSAD) ont pour mission d’aider l’enfant, l’adolescent ou le jeune adulte handicapé à développer ses capacités tout en favorisant le maintien dans son cadre de vie habituel. Ils peuvent intervenir au domicile de l’assistante maternelle.
• Les relais assistantes maternelles (RAM) peuvent aider à la mise en œuvre du projet d’accueil et initier des temps de formation.
• Les associations de parents d’enfants handicapés peuvent apporter leur expérience et le soutien de leurs services.

C – FORMATION

De nombreux instituts de formation proposent des actions sur le thème de la prise en charge et de l’accueil de l’enfant handicapé. Ces formations peuvent être financées dans le cadre du plan de formation mis en place par l’employeur ou via le droit individuel à la formation (DIF)
Pour les assistantes maternelles employées par des particuliers, l’accueil d’un enfant handicapé fait partie des actions prioritaires définies pour l’année 2007-2008 par les partenaires sociaux ( l’AssMat n° 63 décembre 2007 p.13)
Une centaine d’organismes répartis sur toute la France sont labellisés par l’Agefos-PME et assurent ces formations. Sous réserve qu’il y ait de la place, la prise en charge de ces formations accessibles aux assistantes maternelles est automatique. (L’Agefos-PME est l’organisme paritaire collecteur agréé (OPCA) qui collecte et gère les fonds de la formation professionnelle continue des assistantes maternelles employées par un particulier. Chaque assistante maternelle peut se procurer le catalogue des formations de sa région avec les dates et lieux de stages proposés auprès de l’Agefos-PME (T.0825.077.078)).

V – ET LES AUTRES ENFANTS ?

La décision de l’assistante maternelle d’accueillir un enfant handicapé implique aussi ses proches et les autres enfants accueillis. Epoux et enfants qui côtoieront l’enfant durant les temps d’accueil doivent être associés à ce projet. Mieux vaut également rassurer les autres parents, en tenant compte de leurs craintes et appréhensions quant au maintien de la qualité de prise en charge de leur enfant.