En début de lactation apparaît le colostrum, riche en protides : il apporte des composants protecteurs pour l’enfant ( nous considérons ici la composition du lait mature qui est atteinte 4 à 5 jours après le début de l’allaitement)
La composition en protéines du lait de femme est faible par rapport à celle des autres mammifères : elle varie de 0.8 à 1.2g/100ml. Les caséines représentent 40% des protéines totales et les protéines solubles 60%. Au cours de la digestion, les protéines du lait maternel sont précipitées au niveau de l’estomac en fines particules. Cela contribue à une vidange gastrique rapide. Ce qui explique que les nouveaux-nés au sein réclame souvent à téter huit à dix fois par jour. Il existe des protéines spécifiques comme les immunoglobulines, les lactoferrines, mais aussi des enzymes comme lipase. Ces molécules protéiques sont des facteurs de croissance et de protection de la muqueuse gastrique et intestinale.
On trouve également de l’érythropoïétine et des vitamines comme les folates, la vitamine B12, la vitamine D et différentes molécules ayant un rôle anti-inflammatoire.
La teneur en lipides du lait de femme est proche de celle du lait de vache (3.5g/100ml), mais la digestibilité et le coefficient d’absorption digestive sont bien supérieurs. Le lait maternel contient également du cholestérol alors que le lait de vache en contient peu. Or, le cholestérol a un rôle comme précurseur hormonal et il intervient dans le développement cérébral. Dans le lait humain, on trouve des acides gras à chaînes longues en oméga 6 dont la proportion dépend de l’alimentation de la femme qui allaite. Certains de ces acides gras, l’acide archidonique (AA) et docosahexaénoïque (DHA) jouent un rôle important dans la maturation cérébrale et rétinienne.
Le lait maternel contient 7.5g de glucides pour 100ml dont plus de 80% est du lactose. Cent trente molécules différentes constituent les glucides restants ; elles participent à la mise en place des bifidobactéries du colon du nourrisson et luttent de cette façon contre les agressions bactériennes gastro-intestinales.
La plupart des minéraux contenus dans le lait maternel sont de teneur faible comparé au lait de vache, mais, là aussi, le coefficient d’utilisation est optimal.
Cette teneur relativement faible en sels minéraux et en azote permet de limiter la charge osmolaire rénale (charges osmolaire rénale : concentration de l’urine en minéraux et en azote. Les reins d’un nouveau-né ne sont pas matures avant environ un an. Ils ne parviennent pas à bien concentrer l’urine et ont besoin de davantage d’eau pour excréter les minéraux et l’azote), ce qui constitue une sécurité lors d’une augmentation des besoins en eau par transpiration, fièvre ou diarrhée, car le système rénal du nouveau-né n’est pas mature et n’a pas le pouvoir de régulation de celui de l’adulte.